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Bulle d'eau sel 

 

 

J’ai parcouru des océans

Des univers, et le néant

J’ai pris la main aux absents

J’ai regardé, les yeux fixent, brisés

J’ai baisé et j’ai aimé

 

J’ai parcouru des corps et des courbes

Des flancs de montagnes et des bourdes

Je me suis masturbé devant de grands chênes

J’ai arraché mes chaînes

 

Je me suis prise des cimetières

Des shoots et des bières

Intolérante à la vie

Tourné les pages la nuit

Priant les averses les peuples les erreurs

En pleine insomnie

Fuyant les heures

 

J’ai eu si peur le soir jusqu’à partir

Rejoindre des anges et des génies ou pire

Mes fleurs sont tombées bien tard

J’ai haï les mômes et leur innocente part

Je voulais être comme eux

Rester heureux

être un être qui lézarde et qui joue

Pas devenir fou

 

On m’a fait des grands sourires

Quand je vivais le pire

Un pied devant l’autre

Ma liberté qui saute

On m’a dit d’apprendre

De me rendre

Je voulais danser dans les gares, sur les quais

Dans les allées dans les forêts

Je voulais braquer des banques

Banquer et claquer des pentes

 

Douce et sauvage

et pouce et carnage

On m’a mis sur terre pour quoi

Pour violences éphémères, pour courir après un toit

Marcher sur les autres, chasser

Comme une nomenclature

Les bleu Klein ou azur

Je marche dans les rues comme dans les musées

Yeux ouverts sur la nature baisée

On m’a pénétrée on m’a claqué

On m’a flouté on m’a calqué

La vie pleut sur moi et je vomis

Le récit feu ses loi et je souris

J’ai pris mes aises dans les tempêtes

Je prends mon pied en transe et m’arrête

 

J’observe je prends je donne je rends

On me look et j’imagine une tête qui pend

Des choix qui se fendent

J’ai pas choisi l’artifice

J’aime les nuits lentes

Et les orifices

Trou des fesses ou trou au milieu des cuisses

Sexe fort et sexe faible

J’imagine toujours les altruistes

Des poèmes à la Blaise

Ma braise est énorme

Comme les formes

Celle qu’on met trop dans nos habitudes

Qui deviennent des idiots sur le bitume

Je fume mon carpet sans clope

Juste des cloques et la pauvreté

Eau de cuisson

Riz sauté

Chocolat sans homard ni crustacé

J’aime pas les bêtes et les abrutis

J’enlace les fêtes et je les haï

Trop humaine c’est ma tasse

Je bois mon thé en lendemain de chasse

A cour il y a des jardins

Des roses et des allées promènent venins

Me suis perdue en route

J’ai des problèmes d’écoute

Des problèmes de temps

Des problèmes d’argent

Des problèmes de clan

Personne ne m’entend

Personne ne comprend

Personne ne me tend

Les mains et les oreilles

Les nains et les corneilles

Je lis des lettres aux oiseaux

Ils s’envolent bien haut

Pourquoi encore les mots

Alors que nature dort au chaud

Sans paroles vaines ni cadeaux

Sans monnaie ni tableaux

On est des hommes à la peau

Tendue ; et respiration haletante

Je m’arrête d’induire

Ou d’écrire

Pour laisser parler les laissés

Les lassé

Les violé

Les chassés

Les camés

Les allumé

Les fous à lier

J’aime en secte

Amour confondu avec la terre entière

Mes mains se perdent dans les cheveux l’hiver

Mes yeux s’agitent dans les pupilles d’hier

J’ai peur le soir qu’on me jette

Mais je danse et je prie et je ris et je crois et je fourmis

Travaille me hante

Je glisse des fientes

Mes écrits mes mimes et mes inexistantes rentes

Je rêve et j’imagine plus que mes vies antérieures

Il y a trop d’absences à l’intérieur

Qui me comprendra et me ré inventera

Un chat un chien un panda

Lasser du temps je cours le plat

Ma jambe hurle quand je l’écarte

J’aime le sexe et la tendresse

J’aime les prétextes et les caresses

J’aime : du putain de verbe aimer

Et je pute les prochaines marionnettes

Au sein comme des allumettes

J’allume le feu des écrans

Des géants

De la lune

Des tricots qui pull

L’absence de chaleur

Les peintures de cœur

Amoureuse de chaque âme à découvert

Des fragilités

De l’absinthe qui me perd

Des ratés

J’aime les gens qui doutent

Et qui sans écoute

Chantent pour réanimer

Toutes ces fleurs qui dorment

Toutes ces âmes qui flirt

Et se cherchent

Et se lèchent

Et j’envie les cons

Et j’aimerais être bon

Mais violente et lente

Je hisse mes drapeaux mes violons

Mes larmes mes boulons

Tout s’arrache

Et dans son cou je m’épanche

Et je lâche

Mes secrets magiques sortent de mes manches

Je créer des lapins

Et des nains

Des mondes magiques et des pics

Du haut de la montagne

Je gagne

Le plus beau trophée

De n’être rien

De regarder comme peint

Le grand sans l’sou

Encore ce soir sous les milliards d’étoiles

Dormiront ceux au plafond tissant sa toile

Celui noir et filant et brillant

Sans chauffage sans sureté sans société

Celui qui n’a rien que ses sentiments

Centimes coincés dans les alpages

Ma rougeur tournoie au grès des pages

Je suis une timide

Je suis lucide

Je suis vide

Et pleine je rends

Ma plume qui tout voit et sent

Mon crayon qui se perd

Mon miel qui perle

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