Sibylle

Galiléenne*

( Le paysan galiléen, moins instruit que l’habitant des villes, pouvait cependant faire preuve de beaucoup plus d’indépendance dans les idées et d’un véritable esprit de liberté.)

 

 

Paume goûte aux pluies de l’esprit

Perlent des doutes sang, tombent dans le nid

 

Peau hisse ses flancs sur la pointe 

Côte en rang vers nudité peinte 

Des chairs, qui, sans rimes
Se dénudent, escalades les cimes

 

Le manque vital se fait 

Les bras en bataille défaits 

Les balades sans honneur 

Les glissades peau beurre

 

plus de toucher, plus de parler
plus de clocher, les langues liées

 sonnent les carillons morts 

tonnent les portillons forts
et le vent s’immisce dans les cheminées 

et les temps pissent notre morve au nez

 

subir le carnage de la fête
s’unir en bandage comme poète
les soirs firmaments pour bercer les fous 

y croire doublement pour toucher les joues

 

j’écris comme je rate

 je cris comme je tâte 

les âmes que j’aime 

les arbres qui sèment 

des sourires des pleurs 

des rires des leurres

 

Dans l’océan il y a l’inconnu
et dans tes yeux tout est connu :
la peur au ventre qui donne et absorbe
mes fleurs, mes crampes, tamponnent et bordent 

les vallées de tes pupilles dilatées;
le cuir de tes fourmis en bande sautées

Comme une flaque
deux pompes en fiacres
je les dénonce par des coups solaires
et je bois mes feux en douce sous l’ère

 

vivre ou mourir c’est notre pacte 

livre à polir où inscrire mes actes
je peux encore danser mais défaillante 

je peux encore m’élancer mais latente

 

 

et je bois ma peine
et je crache mes haines
et j’ai pleins d’amour dans le cœur 

et je piétine des tambours sans peurs

 

je fais la forte, la fière 

mes fêlures forces ma fièvre 

je suis une poupée ratée 

une poupée tombée 

avec les bras qui pendent 

la tête qui fomente

 

cible comme une huître au vinaigre

 j’ai le goût en fuite et aigre
je citronne ma vie à coup de slip 

je patronne mes cris de cloues pitres

 

Pomme de pin saveurs été 

Pommé sans teints, fêlées 

Pommade panse mes questions 

Passage éclair en réflexion

 

« Pour Emma : Papilles du firmament » 

Le 2 Août 2020, Saint-Fromond