
Sibylle
Fidèle
Lorsque sèche le linge
Et que gorge se serre
Lorsque pêche les pinces
Et que forge nos terres
Docile humeur d’enfant
J’habille mon leurre dans le temps
On est des écrivains
Qui font du rien
Des systèmes dans cavernes
Platon tâte encore les ternes
Et l’on s’abrite d’éloquences
Pourtant paresse, en vacances,
Je pense
Et danse
Et rien abîme la foi
Sinon des sauvages aux lois
Trop amères
Et la mer
Me fait des signes
Et je me comporte en cygne
Et je m’envole
Et liberté́ s’achève en bol
Je regarde mon thé brûlant
Trempe mes lèvres
Bouche en sang
C’est le sens des timides en grèves
Une rougeur mouillée
Un ami solaire
Le verbe aimer
Une âme à découvert
Les photomatons gravent le temps
Mes fautes de ratons bavent dans le vent
Mon accalmie sème mes naufrages
Les accidents forcent les parages
J’ai un cœur plus fort
Des heures sourdes à la mort
Je vis
Je ris
J’écris
Ensemençant mes silences
Dans des pages qui balancent
Rien ne changera
On est dans de beaux draps
Source de palme
D’or qui rame
M’endors, en drame.
« Pour Emma : La route des vins »
Le 1er Août 2020 Plages normandes, Lavomatique