
Sibylle
Ilienne
Les bandages n’ont plus besoin de bander
Nous les enlevons, cœur rassuré
Dans ce vide inter sidéral
Vie n’est plus un carnaval
Mon être demeure en moi
A même et sans sœur je le vois
La transparence réveille mes pas
Pourquoi cacher encore mes chakras
Lorsque dominé par mon itinérance
Je m’avance vers ma destinée qui s’élance
Plus de peur ne m’envahit ni de sursis
Puisque qu’aujourd’hui, sans béquilles, je suis.
Comme un pèlerin
Pelle pas, pitanciers pétrin
Peine pouls, pâles prétentions
Pèle pulls, pauvre prisonnier
Comme un rabbin
Pute pauvre, pire panne
Passe pitre, pose pain
Piaille peste, pigeon pintade
J’ai enchanté mes gants
Entremêlant doigts droitiers et gauchers
Meilleurs chaque jour et en rang
Je souffle fort sur ricochet
Tous les coches loupés
Tous les moches chassés
Toutes les poches volées
Toutes les roches foulées
Mes chaussures d’hier rassemblent celle de chacun
Elles accompagnent mes foulées ivres aux lents demains
Musique inonde mes oreilles, goûte aux matins
Rosées, où vin ivre mes pensées
A l’aurore, sous le lac gelé, dorment des terres fertiles
Dehors, sous les âmes purifiées, somment des m/pères (ou repères) futiles
En somme, sous les peaux, et les figures,
Sous les apparences, et les usures,
Sous les errances, et les brûlures,
Habitent des cœurs mûres
Déchirées par notre éternité,
Oubliant notre visée,
Notre place n’est pas d’être risées,
Mais bel et bien d’être couronné
De l’aubépine dormant sous les alliées
Des ronces natures goûts vie
Des ponces gravures sous lit
Rocs éternels et parfait
Notre difformité apparaît
Lorsque des sommets s’écroulent
Alors que notre présent roule
Apparaissent les damnées,
Les démons et les fous à lier
Celui qui traverse sans regarder
Alors qu’un être lui souriait.
Mes pages calquent des pauses teintées
Dont les alpages n’ont plus rien à prouver
Haut d’éternité dominant les pensées
Puisque sang étang les coulées
Au creux du corps de notre cœur
Au milieu du port de nos humeurs.
Vie s’étale comme des gravas sur sable
Mer s’éloigne, lune pavane, et table
Nos peaux brillantes sous les nuitées fumées
Dansent en corps des pores parfumées
Par la vie
Par le bruit
De nos tambours corporels
De nos amours intemporels
Nos pouls qui battent
Nos oreilles chastes
Nos mains qui se tâtent
Nos sommeils sans castes
Murmure à l’oreille des hommes
S’amantes d’oseilles et de gommes
Arme efface leur beauté sans nombre
Mais au fond grand sont les sombres
Qui brillent, étincelant les rivières
Ou poissons guettent des packs de bières.
Éloge d’alcool et de misère
Mes strates futiles des univers
Mes cokes se bloque dans ma lumière
Bougeotte fagote quelques vues claires
Joe Dessin crayonne
Mon voisin se cramponne
Les pèlerins charbonnent
Les iliens se tamponnent
Vivre vagabond solitaire
Valse voyou volte et erre
Vers volcan veille
Vers mon camp vert
Tes miels et tes douceurs
Tes lèvres relevant ta pâleur
Je t’aime sans splendeur
Je t’aime sans pudeur
Saint-laurent-de-la-Cabrerisse
18 Décembre 2020