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même jour,

(30 Mars 2020)

                                                                                             Soleil couchant

                                                                                          Après la danse

 

 

Kilométrage

 

 

 

Dans mes mains il y a eu

le sable qui chaud filtre

À travers pour s’envoler et pitre

Je les observe comme mue

par cette nature narratrice

De ces rares joyaux qui, tristes,

cirent encore au corps

suivent à la vie, à la mort

 

 

 

                                           Pourquoi forcer

                                   l’orage

                                         Quand l’écrit

                                    Sur page

                                         Veut résoudre

                                       Et absoudre

                                     Et coudre

             Des bribes de pensées qui liées

               Ressemblent à de désastreuses

                   Premières fois, peureuses

                      Et périmées, par leurs

                     Forces dures et fumées

 

Ce soir m’abstraire

Des mots

Pour distraite

Et discrète

Me glisser dans ma peau

de nuit

Celle qui lisse

Mon cerveau

Et glisse

Des rêves au creux

De mes tympans

 

Ce soir, dure impression

De ne plus m’appartenir

D’être terré, pince sans rire

j’essaie à nouveau de gratter un essai

Mais on dirait une poésie

Trop peu choisie

Et ma faiblesse m’endosse

Je roule ma bosse

De laboure neuve et je fourmille

Ramener encore des matériaux

Pour construire ce bateau

Sur lequel doucement

Je m’avance

 

J’avance

Parfois, comme ce soir

dans un brouillard monstre

D’autres fois, comme à la foire,

dans un chaos de parures

sous soleil, dans l’air pur

Fête me reflète

lorsque ma tête

vers flaques d’eaux se jette

 

Les dés lancés encore

Je saisis mon désaccord

Et mes plaintes sourdes

deviennent des bourdes

Et les bourdons

Redeviennent boulons

La machine en panne

Graissant mon huile de palme

 

Pourquoi aimer si fort

Et jeter, et en tord

Créer souffrance et poésie

Pourquoi bonheur

Me fait-il si peur?

 

J’aime

Du verbe « aimer »

Kilo aime

Du verbe métrer

 

Je guette mon métrage

Je cours tout le long

Les rires les rages

Les images les cons

 

Et dehors tout se tait

Tout devient facile

Tout est maintenant mesuré

Dans mes fusées futiles

 

                   

                      Sibylle

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