Sibylle
Laitage
L’oiseau sifflant du haut de son arbre est une merveille.
La douceur est brutal pour qui de la grande ville s’éveil.
Nouvel apprentissage que d’écouter un temps
Le rien qui passe, l’ennui de notre existence qui pend
Et pourtant à cette conscience notable
de notre sacrifice, s’ajoute la beauté incommensurable
De la vie, sous les rayons chauds du soleil
Sous l’ombre d’un ciel d’étoiles miel
Je jette une pierre à qui ne reconnaît pas l’étonnant
Et éblouissant mystère d’avoir pris place ; parfois rampant,
Entre cette allégresse de respirer l’océan et la nature
Et cette curieuse et pécheresse monstruosité de fonctionnement en rature
Depuis si longtemps nous sommes ces figures grecques
Mi-homme mi- bête ; indisposé et en échec
Cherchant notre pourquoi avec la barrière de ce roi
ce lion animal féroce en nous qui veut se battre
Qui a dans le cœur une voix hurlant de ne pas se laisser abattre
Jouant des coudes pour gagner la plus belle et lumineuse
place à saisir dans les yeux de ceux, qui, revendiquant l’air pieuse
souhaitent que nous soyons en haut, tout en haut de la pyramide
Mais quel prix ça a ? Combien d’yeux humides
Déclencher pour finir promis à une richesse
Quel est le nom de ce que moi j’invoque, est-ce paresse ?
Non, c’est l’infini trouvé dans la pauvreté
C’est le combat mené dans l’inaction prouvée
S’attelant à respecter l’autre, le monde, l’étranger
S’attelant à ranger l’idéologie pour chausser la souveraineté
haute et assumée d’une responsabilité aiguë de nos vies qu’on hume
Ne pas se laisser influencer par les mœurs, les coutumes
Qui nous enlèveront tout espoir de nouveau derrière la brume.
Se perdre c’est retrouver le sens de l’existence
C’est ne rien trouver de mesurable à l’absence
C’est se noyer infiniment dans la nostalgie et le souvenir
Le nez dans une vieille pantoufle où la main sur un sourire
accusant le coup devant le doigt caressant le vide
L’image est passée trop vite, c’est perfide
L’ivresse dans l’attente encore une dernière fois
du prochain coucher de soleil qui boit
Notre volonté d’arrêter les pêché à la nuit tombée
Mais sans veilleuse j’ai peur alors je trouble l’esprit
À coup de gorgés chaude et de sourire beurrées sans prix.
Quand le rond tourne encore malgré les morts
C’est que quelqu’un le dirige sans accord
Pourtant la musique rend les clivages moins pesants
Et à chaque note d’un concert je me presse d’étrangler lentement
Mes pleurs, dans une cage qui secrètement fond ma sensiblerie
À chaque humain croisé ou marche édifiée à ma merci
J’ajoute les sons qui m’ont bouleversé
pour rendre l’espace plus coloré et casanier.
La maison est un terme philosophique mais illogique
Elle nomme n’importe quoi qui abrite,
Même un gars qui bataille sous un portillon sans fric
Et pourtant parfois les yeux et le cœur d’un humain
nous rend cette impression d’habitat en lui prenant la main.
Mes rimes s’assèchent avec mes coups de crayon trop amer
Et moi je vois encore des yeux assoiffé de l’autre côté de la mer
Si Adam est sorti de la côte d’Eve alors elle m’a menti ma mère ?
Elle est où ma côte elle est où ma cotte, à moi, celle qui espère ?
J’ai trop d’amour en moi pour me fixer un atmosphère
Alors je fais des rimes pour une ère qui encore désespère
Pourtant quand j’ouvre les yeux chaque matin c’est la lumière
Ils disent: « Apprécie chaque jour que Dieu fait » tête baissée en remuant la terre
L’autruche fait son trou pour rejoindre une ruche en enfer
où gambader pour oublier ma pierre
C’est céleste les mots quand ils sont chaos
Ouvre ton oreille au zeste des étoiles la haut
Ça chante encore après minuit, c’est l’écho
D’une chaleureuse journée goût boléro
26 Mars 2020, Denneville-plage
Chambre