
Sibylle
L’îlienne
Nous rêvons chaque jours de l'espoir d'un amour qui s'étendrait
sans pouvoir s'estomper.
La nature fait sa route espérant qu'on l'écoute fleurissant ses arbres
ne regardant pas les sabres qui finiront par les arracher
de leur acmé
Il y avait eu ce moment tant boulversant
On m'avait raconté
que son cœur s'était décroché
j'avais imaginé son rire
à l'annonce que le pire n'était plus de si tôt son avenir et j'avais eu envie d'écrire
envie d'écrire pour l'espoir
d'écrire et décrire mes émotions de ce soir qui, alors si sensibles
me rendaient tangibles
ce jour de l'annonce noir
ce jour d'épines de déboires
je devenais être d'émotion intenses être sentiments qui me lancent
qui m'auront fait tomber à genoux sur le parquet
les larmes cascades qui coulent roulant, impression d'être saoul
à m'arracher chaque écailles de peau
en désinfectant la chair à vif du bobo
je me rappelais une nouvelle fois que tel une écorse sur le bois j'allais tomber du tronc solide
un jour de deuil morbide
je me rappelais que je n'étais rien et que demain
tel mes frères
je tomberais sur cette terre
le feu agitais chaque partie de mon être si petit m'éblouissant d'une lumière vive qui aveuglait mes sens solides
je fondais de ce revirement au drame de notre vie
à la beauté finale de cet accent qui sera venu abîmer mes envies
je voulais moi aussi m'éteindre et disparaître en lambeaux ne plus faire pétiller le flambeaux donner ma place ici
je ne pouvais m'imaginer continuer
à aimer et jouer
sans le visage beauté
sans le visage qui m'aura porté
je continuais pourtant à guetter la lumière sur cette terre
le tunnel noir
me fit plisser les paupières et je cru entrevoir derrière la fente d'une pierre
pourtant si sombre
qui ne reflétait que ombres à force de plisser les yeux
je revis les cieux
le ciel bleu
le soleil jaune et même délicieux
je ne fis plus l'ômone
pour trouver l'amour
en la vie.
De ce détour glaçant je retrouvais la gaieté
et l'envie de résister
elle revit
elle revit ma lune rousse ma vie
celle qui me dit douce
et qui me rend si dur pourtant qui pendant quelques instants si long vraiment
nous fit penser qu'elle partait dès demain ; voler
pour l'éternité
et qui finalement restera un peu plus longtemps dans mes bras
à faire valser les doux printemps
resistons pour ces quelques années encore
de toi et moi ensemble tout près
sonnant nos désaccords
ton envie de croire en mes déboires en mes rêves sans trêves
à ma folie à ta folie
à ta maladie
à nos envies
à toi ma vie ma foie mon nid
ma mère oiseaux
aux ailes fragiles
qui me guide sous ce fléau
de notre monde sordide
à toi
femme et enfant
psychologue et maman
poète et actrice
sociologue et journaliste
mère et écrivaine
ou mathématicienne
et des fois cuisinière
et peut être même routière
je suis si fière
de toi
et de nos années passées
tu devines
mes peurs sans ton cœur
mes peurs sans tes tâches de rousseurs
si lâche vraiment en m'imaginant
ne plus t'entendre jamais, toi si tendre.
À toi pour l'éternité.
Malade ou guérit ou enfuit en balade
a toi
qui ne disparaîtra pas
sans une partie de moi.
À toi
au cœur fleur
à mes envies de mots moites
aux couleurs d'arc en ciel
aux couleurs perles
aux dessins
de ce monde requins
d'un espoir de monde résistance
et poèmes sans sens
à toi pour qui je décris
ce soir l'espoir
inscrit
dans le livre d'or
de nos futurs morts
à toi
qui voulait partir sans moi
me laissant seulement le souvenir de tes bras.