
Sibylle
Kafkaïenne
Nous sommes des prolongements, des orbites
Ceux qui tournent infiniment, se gourant sans chic
De nos ancêtres naissent les cœurs nouveaux
Lumières douces logés au creux de nos peaux
Petite perfection nous incarnons l’avenir
Celui embaumé d’amour et de désir
Au creux du creux des coins
Danse des yeux veille les miens
Nos rêves qui giclent et fusent
Comme les montagnes s’usent
J’ai gouté à des absences prolongées
Celle qu’on espère ressuscitée
Mais, reste, au fond des caveaux
Ceux qui dorment sur grands bobos
Rendu vivante par les plus grands poètes
Le choix de vivre, prolongeant mes dettes
Envers moi-même. Pourquoi être ?
Pour le meilleur de soi, portant nos quêtes
L’incarnation sur terre ne rime pas avec douleur
Suite des variations roses à chaque heure
Les mélodies se joignent et nos pieds rap
Le sol, mère terre, distribuant claques
Dessus je m’évanouis de paresse et de tendresse
Il me porte, m’endors, me berce
C’est la tanière des âmes qui cherchent
Lorsque je ne sais plus, lorsque je sèche
Mes yeux font des ravales, humidifiant mes racines
Je pousse en force d’autant plus fragile
De nos confréries, s’adressent nos mystères
De sourires envoyés en l’air
Des ballons à l’hélium à côté des cerfs qu’enfante
Des bambins au rhum enfumant des cabanes volantes
Lorsque l’on me regarde, je rosie
Lasse habitude d’afficher mes oublies
La cervelle passe et ressasse endormie
Souvenirs qu’on adore et qu’on fuit
Rares sont les perles qui filent sur nos cous
Puisque nos payent en prennent un coup
L’heure est aux bye bye caressant le vent
Nos écailles baillent concluant le temps
Souvenirs dans les poches
Près du corps les roches
Celles serrées lors de mouvements choyées
Celles ramassées au fond des océan pollués
Me rappelant d’où, retenant mes cris
Me cherchant fou, fuyante aux bruits
Carapace ouverte dépeçant les soucis
Ma face offerte balayant l’ennui
Dans les abysses tortionnaires
Vivent des espèces nouvelles à l’ère
Les mêmes qui gisent et attendent au fond
De nos corps trop attachés aux mentaux cons
Bêtise enrhume nos rives
De cadavres ivres
les dauphins, Les marmottes, les baleines,
Les requins, les phoques, les sirènes
Quand nous regarderons attentivement nos horizons
Lorsque la ligne picturale ira plus loin que notre raison
Les cœurs chaufferont nos âmes et nos maisons
Les liens animant les sens en tensions
L’énergie vitale vient clouer le bec aux carnavals
Les masques qu’on se filent pour plus de bals
Alors que nudité offerte on se fait des châles
De sentiments, où amour traine sur nos étales
Marché couvert, de nuit, à l’autre bout de la terre
Marché d’hiver, de bruit, de tous les univers
La meilleure vente est celle des je t’aime
Qui viennent revigorer les âmes les plus ternes
Cafard sans plume noyés dans les effluves
Nous entamons les canards qui bullent
En imitant leur coin-coin pute
Déguisant nos huttes
Lorsque cogne marées,
Lorsque borgne l’aveuglé,
Lorsque lorgne le camé,
Lorsque morne un français,
Nous mordons dans des récits clairs
Ou l’eau pure insulte les déserts
Soifs animent nos cœurs et nos heures
Coiffe la cime des fleurs dans nos viscères
Présent abandonne toi au silence
Pour que j’entende sous les vêtements
Mes magnifiques démences
Celle déshabillée de tout amant
Les façades des fous qui hurlent
Nuit sauvage fuyant les marchands de sable
Nous serons des carnages mûres
Lorsque les nuits feront naufrages
Et que nous regarderons nos ancêtres
Boire des tasses enracinées dans les hêtres
Aimer du verbe adorer fait des envieux
Rêver du verbe sombrer fait des jeux
Signer du verbe acquiescer rend ombreux
Trinquer du verbe fêter annonce l’heureux
Événement des humains coiffe des demains
Ou au-dessus du monde trônera les liens
Ceux du corps qui forme solidaire sans tords
Nous accueillerons les étrangers des ports
Sans plus jamais douter de nos accords
A être avec autrui reflet de notre intérieur
Perfection divinatoire sans extérieur
Vivre sans heure avec le cœur
En enfant, en fleur
Naïf, innocent, sans peur
Vif, conscient, des erreurs
Sans évaluation, supputant pourtant des mots
Sans prétention, au creux des oreilles à chaud
Paris, le 21 Décembre 2021