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Nage

 

 

Quand brisant la cadence, je m’abstiens

À t’écrire pour ne pas brusquer nos liens

Ma figure s’apaise et glisse, comme rustre

À penser sans fléchir devant les puces

Piquant l’énergie et déplaçant les montagnes

de nos idées vagues et de nos croyances en pannes

 

Les matins où cerveau chaud je goûte

Tour à tour à l’amour qui absent des reins s’égoutte

Et transmettent mes pas au rythme de mon fardeau

J’ouvre le livre blanc et y dépose mes cadeaux

 

Ils ne sont rien que l’on puisse toucher ou modeler

Rien qui retient, enferme, ou fraye son chemin dallé

De sauvages langues brutes à gratter

Gravitant les pierres précieusement jetées

Dansant leur richesse et leur lendemain victorieux

De mes déboires prennent place des rêves glorieux

 

Qui, retombant sur coquillages ouvre l’écrin de Barbe-Bleue

Et docile et bruyante je m’accroche à mes aïeux

à leur mort couvrant la prestance de mes sens

Ils allongent leurs peines dans mes bourrasques rances

 

Ma pensée et mes phrases longilignes s’affinent

Pour dire les prés en sang croulant mon bide

Veines glissantes je coule ma rente dans les boissons sordides

les raisins secs les eaux qui chauffent quelques kopecks

C’est demain qui fourmille en courses secs

 

Les biceps se gorgent de dorures sans apparences

Apparemment je suis un ange dont les ailes se lancent

Inexistante je vole dans mes rêves et ris aux côtés des Invalides

Champs Martiens déguisés en blé, ou pis, en bolides

 

Je voudrais parler pour les sourds muets qui eux pourtant entendent

Les cris qu’on étouffe à coups de pantoufles par ceux qui bandent

pouvoir tendu comme toile de tente et firmaments

les étoiles brillent toujours la nuit et moi je mens

 

Enlaidie par la vie brusque et la faim reprend ma folie

Le cacao manque au chocolat et le riz

nage dans mes égouts de tarte aux bruits

C’est Babylone qui le soir sonne et brunit

L’ombrelle filée sous lequel Brel se fait les poches

Ma Bible d’absinthe me fait peindre le moche

 

Contrat d’astreinte vient prendre mes ronds

Je suis sans le sou et mes babines lèchent son nom

C’est l’Aiguillon sur l’horloge verdit qui herbe ma clairière

La ferme ou guetteurs s’arment aiguisant les âmes

La déroute se pâme et moi je nage et je suis fière

Pourtant larmes prennent le pas et m’crevant le torse j’les blâme

 

Amour revient j’ai le sentier muet qui ruisselle au nez

Sans tes bras chauds qui étreintes mon oreille et

Brouillés cède l’œuf vidé de sa coquille

Elle perdure la nuit, t’as boussole qui scie

 

À ma tête folle, et moi je t’aime

Je t’aime je t’aime je t’aime

Je t’aime je t’aime je t’aime

Je t’aime je t’aime je t’aime

Je t’aime je t’aime je t’aime

Je t’aime je t’aime je t’aime

Rimes molles, en fait un poème

 

J’ai le sentiment qui perle au front de tes yeux bleus

Enfoncée dans l’affront de l’océan vaste et demi dieu

Appose ta bouche sur mes fleurs nées dans ta peine sauvage

Quand fanée je serai finie ta rose pupille me rendra l’âge

 

Et tapie dans tanière je flaire ta taille pour m’appuyer

Tu me tournes le dos arme chargée recouvrant nos peurs innées

Pourtant tes mains tablent pour à tâtons recouvrir miennes

Saches que c’est sur ta langue que j’ai goûté le plus rare miel

 

Le souffle court appuyant sur le cran

je te rends ta liberté intimement

En brisant le temps d’un sourire niais

Avant d’éteindre la détonation sonnée

 

Vide est la nuit rongeur mon jour

sans tes joues fécondes autour

J’ai le centième lac qui perle au nez

ton huître est vide j’humecte mon pied

j’le perds au fond des alpages

Et pie reine née finit ma nage

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