Sibylle
Ouvrage
Que veux-tu
Moi je n’ai pas un cerveau pour écrire
Des démonstrations scientifiques ou
Philosophiques
Que veux-tu
J’suis qu’un humain pas très vantard
plutôt poétesse
Que brillante
Avec l’âme qui ressort par les troues
de nez
Que veux-tu
J’ai une maladie dans le cerveau
Je le sens
Mais je l’accepte
Et doucement je lui laisse pleins de
places et de droits
Pour qu’elle m’aide à créer et
Apprendre
J’suis comme une grande perche
Qui voit et observe des choses
Dont tout le monde se fou
Moi je les mets dans
Mon cœur
Ces choses
Et je les caresse
Je célèbre ma propre messe
Des mots
Je broie souvent du noir aussi
Que veux-tu
La mélancolie, les absences
Ma nostalgie ivre
Mes convergences
Parfois je pense très fort
Mais j’ai du mal à rassembler
Mes idées dans un sac de billes rares
Elles sont dans mon corps
Jusqu’à mes grands doigts de pieds
Mais ne veulent pas dépasser le bout
De mes ongles, quand j’attrape une plume
L’autre nuit j’ai pensé
Quelque chose de si drôle
Que je partage ici
Que veux-tu
J’ai pensé…
« Comment fais-je pour marcher en
Valsant autant avec si peu d’équilibre,
Me prenant les murs, les quarts de
Portes, les coudes de placards, les
Gens
Alors que mes pieds sont si grands,
Si plats
Comme dans le monde par les romains
Comment avec mes pieds si grands, je tombe? »
C’est une question métaphysique
Je ne pourrais pas y répondre
Je ne sais pas ce que c’est que « méta »
Ni « physique »
Mais le mot fait bien
Intellectuel
Alors je le dis
Puis l’écris
J ‘aime l’abstraction
Je hais les divisions
Plutôt bonne en soustraction
Un homme bon moins un homme mauvais
Est égal
À un homme bon et mauvais
Parce que moins et moins font plus
Depuis petite j’ai cette sensation
D’être différente voir génie
Puis j’observe mes pieds plats
Et je réalise que ce n’est pas ça
Seulement mon corps est très ancré
Parce que toute ma plante de pieds
Est à terre
Et tout mon cerveau au ciel
À cause de ma maladie
Alors je suis juste bien reliée
Aux éléments terre et ciel
Que veux-tu
Le 16 Mars 2020