
Sibylle
Zolienne
Le Mardi 16 Juin 2020
Cela pourrait être des marécages
Un lit de reine
Des barbelés
De la gadoue
Sous une pluie
Sous un orage
Sous une tornade
Sous une chute de neige
C’est toutes ces métaphores que l’acte d’amour donne
Toutes ces sensations de vertiges
De froid de chaud de brûlures de frisson au creux du ventre
Tendu comme une peau de serpent ou de lézard
Les membres s’apaisent au grès des allers retour
…
Ses yeux
Je plonge
Et le plongeon n’est pas un plat
Il descend au fond des abysses là ou nagent les plus grandes questions
Là où tout n’est pas encore découvert
Les styles de poissons les coquillages
La couleur de l’eau
La noirceur de l’être
Tout est devant moi
Le meilleur et le pire
…
Dans des soupirs
Dans des délectations
Sulfureuse
Et douce
Je me laisse guider
Mon instinct sait tout faire
Et détaché de tout regard
Je laisse agir mon corps
Mon cœur
Mon âme
Mes fleurs
…
Mon amour illimité
Mon être sans délimitation
Je me laisse aller
Au rêve
A l’éternité
Je comprends pourquoi l’enfant veut sortir
Peut-être un jour
Pour s’incarner
Et lui-même se faire
Atteindre par la jouissance
Par l’orgasme
Par un autre être
Une complétude métaphysique qui le rendra
Meilleur
Ou plus apte à traverser les chemins casse gueule
Puisqu’il aura découvert que son sexe le porte
Et le regard des autres
De l’autre
Qui le prend dans ses bras
Lui parle tout bas
Lui dicte les futurs bateaux
Les vagues trop grands
Les abrutissements
Les enfants
Voguant fugue et folle
Je file mes liasses à des morses
Langage des langues sans mots
La danse du corps
Est un radeau
Ou ramer n’est pas utile
Puisque le cours d’eau fait son train
Et voyage s’adonne
Et je ris
Et je pleure
Et je souris
Soupirs
Et je meurs
Et je me meurs
Et l’envie
D’être
Me fait des signes
Et j’écris
Pour ne pas me perdre
Pour me trouver
Pour me décrire
Pour te dire
Que toi et moi
Nous sommes mêmes
Nous sommes différences
Nous sommes amour
Nous sommes incarnation
Nous devons tout à nous-même
A personne d’autre
Nous devons tout à ce que l’on sème
Et à ce que nous récoltons lorsqu’il fait chaud
Des trésors des plantes des tempêtes des étoiles filantes
Filatures des filous je forme mes spectres
Ceux qui sans tête ni voix ni corps ni sexe
M’habite me hante me trouve me chasse
Et m’enlace.
Et je t’aime
Je t’aime
Je t’aime
Vie je t’aime