Sibylle
Bordage
Ô toi! Être qui perle
De ton front, n’emmêle
pas tes fils qui lient
le collier du jour et de tes nuits
Pourtant recueilli, ton effort
Dessine des lacs sans ports
et l’eau au pied se mêle
aux montagnes qui enchaînent
nos entrailles en peines
Levez la tête ça y est !
Une merveille pointe son nez
Un visage aimé vous peint,
De sourires, de bouquets vains.
Quant à la mer qui chaque seconde
Frissonne, êtres violentés pondent
D’autres enfants qui demain
Guideront la barque de leur destin.
Je tonne des tas de trouvailles
Qui dans mon esprit s’enjaillent
Mes mains s’affolent au gré des lignes
L’image floconneuse d’un cygne
Dormeur flottant, me fait des signes
Et le silence m’ouvre les portes
De rêves brûlants qui m’emportent
Au songe d’une ère, où, riante
Je caresse les têtes absentes
Pour m’absoudre hésitante
Dans le confort d’une lampe
Guide calme vers où je rampe
Rapace humain je vole
Encore, les passants qui collent
Leurs teints hautains absents d’humour
Je leur dessine un rictus d’amour
Dames et monsieur s’étonnent
De leur face qui d’un coup sonnent
Des carillons de lumières fières
Des promesses pour demain barrant hier
Et tout le temps je ramasse,
Mes brûlures au creux d’une bulle basse
En l’air elle flanche
Douce je m’épanche
Oh oui pardon, c’est dans ta manche !
22 Mars 2020