
Sibylle
Quarantainage
Termes sains matins bruns
Homme pâle mains sales
Tenir la rampe en lin
Tomber raide sans pare balle
Terme désastreux pour dire
Mélancolie peureuse des fakirs
Ils pleurent dans leur coude
Moi je les flaire et soude
mes lendemains ou vivre maintient
ma volonté d’être sans liens
Faire sa toile pendant que les balais s’épuisent
À danser comme des furieux ivres
Je les observe je les caresse
Je les morves les obsède et cesse
Personne n’écoute et moi je trace
Une route crade ou boue m’enlace
Crasse comme cochon
Fade comme lardon
Lourde comme charbon
Triste comme oignon
Les billes pleurent
Le rouge gauche se beurre
L’âme terre le foie
L’être reprend foi
Blanche est la neige
Pomme peint poudre et rougeur
Sur joues d’été et beiges
Je suce mon sucre
Qui passe chaque heure
Je lèche les frustres
fraction de seconde
mal-être se fonde
Grands-pères en ronde
Formant des linceuls et des paysages
Variant mes brumes pour élever la rosée
J’enferme les morts dans des rages
Draps blanchis par sang, qui, lâchés
dessinent des natures mortes
forment les nouvelles formes fortes
Où poésie diable absinthe
Où je jouis en démon sainte
Dans mon auréole j’entoure le monde
de ma joie céleste qui noire sonde
accueille nos mémoires et cueille les mots
qui dénonce nos sauvages étaux
Sondons la terre
Songeons aux fières
Singeons nos frères
Signons notre ère
Serrons la chair
Suons par terre
Salon de pierre
J’enterre ma tâche de guerre
Je hache ma manie mère
Je cache mon accalmie
Je calme mes ennuis
Écrits et boules de gommes
Envoyés dans les airs
Spice girl cartouche d’encre d’hier
Mon enfance se rue devant les hommes
Caïn
Fin
Lépreux
Dieu
Héra
Sida
Céleste
Peste
Mythe
Covid
À bas les musiques noires
Je combats les battes le soir
Lance ta balle je cours
Sans pantalon pleine d’amour
Le 18 Avril 2020