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Xylophage

*se dit des insectes qui se nourrissent de bois

 

Corps s’écorcent comme tronc d’arbres

Corsés s’extorquent momifiés, pitance

Goût biture de la veille

 Ouverte comme tranche les sabres,

Je salis mon appartenance

dans les lumières rouges des bouteilles

 

Fragment de discours tordus

La nuit neuve une peau détendue

Flasque vermeille bénit la vasque

Laiterons de biberons suent

Les pores et les filatures

Taxi driver fermente ses augures

 

Dans mes rêves fougueux

Se terminant poreux

À la vie

Ou pis

Se terminant foireux

Dans mes absences il pleut

 

des cordes lancées du ciel

Je les attrape pour vers étoiles me rendre

Elles sont tendres et merveilles

Billes jaunes formant les stratosphères cendres

forment flashs dans la nuit bleue

 

La veilleuse en berne

pupilles ternes

se pointent en inspecteur gadget

et partout lignes me jettent :

 

Dans la disparition de nos brousses,

Dans mes nombreuses casseroles

Mes plus belles pousses

plantes dorées dans poêle et coup d’bol

j’ai semé un champ, pignons

De pain, coke dans soupe d’oignons

 

L’absurde me rend gaie

Et pif au mètre je trace ma soirée

Douce et menteuse

Louche et tumultueuse

Je tue le temps encore

Je brûle les flammes dehors

 

La Saint-Jean pétarade les fagots de bois

Fagotée de robes de soies

vont nos bourgeois

Applaudir les Saints, les rois

 

Le capitalisme ne capitule pas

L’obscurantisme voile les aubes, agite son mas

Pessimisme souille chassies dans mes draps

Optimisme optionnel à bâbords, bobards poussent mes pas

Je cours derrière une vache

Elle meugle, que je sache,

Les animaux acquissent de minuscules

Désirs et se languissent, les bouches en bulles

 

Main qui doigte une amygdale mouillée

Festin en main jusqu’à me tordre un index douillet

Je tulipe mon tympan

J’entourloupe les pimpants

 

Comme d’habitude, me sens fâchée

J’ai la rage qui bave puis fane

à la vue des fleurs humides

Éternuant la brume sordide

 

Le polaire n’a plus lieu quand pollen promène

Le solaire vient détruire les banquises lunaires

Les colères abandonnent le sucre aux parterres

Les déserts éclosent milles et un cul linéaires

Cactus entassent les cadavres des aventuriers

Sources engagent des carnages casaniers

Sable engorge des gosiers assoiffés

Indiens entorses cavaliers déformés

 

Canadien à l’accent brave

Capitaine chauffage descend seulement dents de requin

Américain cousin qui entrave

Bec de Canard toc aux barrières des Mexicains

 

Parisiens rognent leur os

Président camembert en tête tète lait pourri au cachot

 

Italien rangent humains et tombeaux

Pape aspire spaghettis, tomate et facule ses morceaux

 

Sibyllin prophétise ses oiseaux

Poète bec son aigle noir à coup de mots lourdauds

 

Assurer mes arrières

Toute seule devant

J’éclaire les pères

Et je fomente des paons

Qui queue roulante

Iront séduire les amantes

Celles au ventre maturé par Rodin

Celles qui comme rat inondent le Rhin

 

Des embouchures

Des fleuves qui durent

N’est pas tranquille

Et les dociles

S’endorment

Et j’assomme

 Leur masse ignorante

Les gargouilles grouillent de fientes

 

Drôle de dames

pondent une cabane

Où pâtes se jette

De mains en miettes

 

Nourrissent les poules

Grains de foules

Pieds de griffes

Naseaux biffes

Des foins en boules

Des liens qui saoulent

 

Babines cherchent encore seins chauds

Dans vêtement qui colle aux manteaux

J’allonge ma chaloupe de bateaux

Mais rien n’entourloupe mon cadeau

 

Héréditaire de mon grand-père

Je ris comme tomate se jute

Rouge et fière j’adore la terre

Qui quand je souris, me rebute 

 

Vie est belle dans les airs

Je fais un tour au-dessus de la vallée

Mon corbeau lisse les vents survole la terre

Il pleure quand vitesse trouble sa gaieté

Pas de police de la pensée

Cerveau ouvert, dédaléen

Je me promène dans ses allées

J’embrasse mes martiens

Les verdis de LA, bille en teintes

Mauve, ronde d’absinthe

 

Je cuis le blond

Chèvre en bonds

Habille mon front

Qui ligne les soucis et les joyeusetés

Qui lient les fusils et les saintetés

Qui perle des liquides, et, cicatrisent

Après mes confessions

J’œuvre ma déraison

Plongeant le prolongement de mes bras

Dans une pâte en sparadrap

Qui d’amis en amis se lasse

et fomente en filament chaste

 

Azur d’éclair embrasse un moule

Dorure de Perse écarte une huître

chapelure copine entoure une truite

Bavure de cuir salope une saoul

 

Salaud pète

Salopette

Sa lopette

Perle, lipo pette

 L’eau, tète,

Bulle,

Souris

Mule,

Polie

 

Je sabote et encre

Encore un peu les carnavals

Popote et ancres

Les hanses tartes des cartables

Rabote et cancre

Les gouters à craie sur tables

 

Grisée par la boule chaude

Qui sur mon visage s’éprend

Couleurs teintes mes émeraudes

Et rivage rêvé s’étend

 

Xylophage enfumé

Tire de chaudes larmes

Sauter des crêpes, des Sarrasin

où des corsages marins

 

Fête est finie

Je m’abstiens

Bête est punie

Je la tiens

 

Dans mes lignes

Dans mon absence

Dans mes signes

Dans mes fulgurances

 

                                       26 Avril 2020

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